Oskar Dirlewanger en 1944..Les chasseurs noirs

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Messagede Dark » Sam 27 Fév 2016 09:03

Les chasseurs noirs : aux extrêmes de l'extrême de l'ignominie nazie


FRANÇOIS ANDRÉ


Oskar Dirlewanger en 1944

http://en.wikipedia.org/wiki/Dirlewanger

La violence et la question du consentement (ou son rejet) par les combattants (et les civils) à celle-ci sont, depuis quelques années, devenue centrale pour ceux qui tentent d'analyser dans leur « totalité » les deux conflits mondiaux du XXe siècle. Ce que l'historien britannique Eric Hobsbawm qualifie de « guerre de 30 ans (1914-1945) » est en effet abordée par nombre d'historiens dans sa durée et par le biais des points de ressemblance et de dissemblance entre ces deux cataclysmes qui ont façonné le monde contemporain. Pour l'Allemagne, il y a d'un côté les « bourreaux volontaires d'Hitler » de l'historien D.J. Goldhagen1, produits de la défaite et de l'antisémitisme historique des Allemands. De l'autre, les hommes ordinaires de Christopher Browning2 qui, par soumission à l'autorité, conformisme, esprit de groupe deviennent les exécutants de la politique d'extermination nazie. Comment ces guerres de masse qui virent pour la première fois s'affronter des millions d'hommes pour la plupart conscrits, c'est à dire des individus ne faisant pas métier des armes, ont-t-elles pu engendrer un tel « retour en arrière » du point de la civilisation, mettant en doute l'idée même de progrès ? Alors que la modernité politique commençait à s'imposer un peu partout dans les sociétés occidentales, pourquoi ont-elles consentis à une telle violence, y ont-elles réellement consentis d'ailleurs ? Cette violence faisait-elle appel aux « instincts » ancestraux et aux ressorts psychologiques « traditionnels » de l'espèce humaine ? Pourquoi la distinction entre civils et combattants s'est-elle amenuisée au point que l'usage de la terreur aveugle contre les populations soit apparu comme « légitime » ? Christian Ingrao a essayé d'aborder une partie de ces questions par l'étude d'un corps de troupe de l'armée allemande 'exemplaire' dans ses caractéristiques, l'unité spéciale « Dirlewanger » surnommés les chasseurs noirs de la Waffen SS.

Les origines des chasseurs noirs

Aux origines de cette unité spéciale se trouve un homme, Oskar Dirlewanger. Issu de la petite bourgeoisie souabe dans le Bade-Württemberg, il a dix-neuf ans lorsque débute la première guerre mondiale, il est alors en train d'effectuer son service militaire comme mitrailleur, le fusil-mitrailleur qui sera l'une des armes essentielles du premier conflit mondial. Il prend part à tous les combats sur le front occidental à partir d'août 1914. Il est blessé au pied début 1915, puis une seconde fois au bras à l'arme blanche fin 1915. Bien que déclaré invalide à 40% - son bras et poignet gauche sont quasi paralysés - il reprend du service comme instructeur mitrailleur puis retourne en premières lignes au printemps 1917, cette fois sur le front oriental. Il finit la guerre au grade de lieutenant et ramène son unité de Russie en Allemagne dans les jours qui suivent l'armistice de novembre 1918, évitant à ses hommes la captivité. Dirlewanger incarne parfaitement cet « homme nouveau » né des tranchées, ce guerrier moderne agissant en petits groupes mobiles sous forme d'action « coup de poing » à la violence la plus meurtrière possible, sera conceptualisé par son compatriote Ernest Jünger dans les livres qui suivront Orages d'acier. Dirlewanger a aimé la guerre et le combat, elle a fait de lui quelqu'un, un homme respecté et craint à la fois par ses hommes et par ses supérieurs. La vie civile n'est plus pour lui: dès son retour dans son pays, il se joint à divers corps-francs qui réprimeront les soulèvements ouvriers en Württemberg puis dans la Ruhr, la Saxe, la Thuringe, la Silésie.

Sa guerre se poursuit donc jusqu'au démantèlement des derniers corps-francs en 1924, son dernier geste étant sa tentative de conduire les blindés de la police de Stuttgart au secours du putsch Hitler-Lüdendorff à Munich en novembre 1923. Cette longue après-guerre ne fait pas de lui un réprouvé, un soldat perdu comme ceux dépeints par Ernst Von Salomon dans son roman du même nom car parallèlement, il poursuit des études universitaires qu'il achèvera par un Doctorat en Sciences Politiques. Bien que membre de la SA et du parti nazi depuis 1923, il consacre l'essentiel de son temps à son travail de directeur d'une usine de textile.

Devenu officier de la SA en 1932, l'arrivée au pouvoir d'Hitler en janvier 1933 aurait dû lui ouvrir de belles perspectives mais, en 1934, il est arrêté pour relations sexuelles répétées avec une mineure de moins de 14 ans. Au bout de ses deux années de prison, il s'engage dans la Légion Condor qui combat aux cotés des nationalistes et phalangistes contre le gouvernement légal de la République espagnole. Lorsque la seconde guerre débute, les dirigeants de la S.S. se demande comment ils pourraient bien utiliser ce marginal, ce criminel condamné pour détournement de mineure et aussi malversations financières, mais à l'expérience du combat irremplaçable ?

Promu par les SS

Profitant de ses états de service et de ses liens au sein de la haute hiérarchie de la S.S., Dirlewanger voit en 1940 ses deux condamnations annulées et son titre de Docteur restitué. Ses puissants alliés, notamment le Général S.S. Berger, vont avoir l'idée de lui confier le commandement d'une petite unité spéciale composée de délinquants cynégétiques. C'est donc avec une soixantaine d'hommes condamnés pour braconnage que le repris de justice Dirlewanger commence sa guerre en Pologne occupée dans la région de Lublin. Cette zone stratégique, devenue frontalière avec l'URSS suite au démantèlement de la Pologne, voit l'unité s'occuper de la surveillance de la frontière, du maintien de l'ordre et probablement de la traque des francs-tireurs et des premières unités de partisans issues de groupes isolés de l'ex-armée polonaise. L'unité spéciale se caractérise rapidement par sa grande rapacité, ils n'hésitent à améliorer leur ordinaire en se servant sur la population locale: pillages, détournements de biens réquisitionnés ou saisis et trafics divers deviennent courants. Les beuveries, plus ou moins associées à des orgies à caractère sadico-sexuelles, où participent officiers et hommes de troupe deviennent pratique courante. L'unité spéciale, son chef en premier lieu, se caractérisent aussi par son indiscipline vis-à-vis de la hiérarchie qu'elle soit militaire, policière ou civile. En outre, quoi de plus logique, l'unité spéciale passe la plupart de son temps à la pratique de la chasse dans les forêts polonaises... Le tournant aura lieu en janvier 1942 quand l'unité spéciale est mutée en Bélarus et se voit considérablement renforcées en hommes, elle va désormais se consacrer à la « chasse » aux partisans. L'unité spéciale est alors engagée dans une cinquantaine d'opérations de ratissage et de traque de partisans. Fort de ses succès, Dirlewanger réussit à faire passer, au cours de l'année 1942, son commando d'environ 80 hommes à un bataillon de 750 hommes comprenant une compagnie d'environs 200 délinquants cynégétiques allemands et 3 compagnies d'auxiliaires « russes »« « « . Ces ratissages s'accompagnent la plupart du temps de la liquidation des ghettos juifs mis en place en 1941 et de la « terrorisation » des populations paysannes locales. En 1943, ces mêmes populations, afin de priver les partisans de tout soutien, sont déportées vers les usines allemandes ou les complexes industriels polonais. À titre d'exemple, l'une de ces opérations de ratissage menée en mai 1943 fait 12.000 morts dans la population civile, le bataillon Dirlewanger s'illustrant notamment dans le déminage des voies de communication grâce à des civils russes utilisés comme déclencheurs des mines et autres explosifs.

Un bataillon de droits communs, soldats punis etc.

Satisfaite de l'efficacité du bataillon, la hiérarchie S.S., à la demande de Dirlewanger, décide d'y adjoindre des délinquants de droit commun ainsi que divers Waffen S.S. emprisonnés pour sanctions disciplinaires. Le bataillon devient ainsi de plus en plus une sorte d'unité disciplinaire récoltant tous les rebuts de l'armée allemande qui vont ainsi combattre aux côtés de criminels avérés (meurtriers, cambrioleurs, escrocs, violeurs et psychopathes en tout genre, ainsi que ceux que le régime hitlérien qualifiait d'asociaux, etc.) sortis de divers camps de concentration. Ce changement de composition transformant le bataillon en régiment ne fait qu'aggraver l'indiscipline chronique régnant dans l'unité. Dirlewanger, lui-même, devenu Major puis Colonel de la S.S., de plus en plus alcoolique et querelleur se considère comme un reître ou un lansquenet ou un reître de la guerre de 30 ans (1618-1648) et n'hésite pas à s'afficher publiquement avec sa concubine, « juive » selon les lois raciales du régime hitlérien. La discipline interne à l'unité se règle à coup d'exécutions sommaires, selon l'humeur du jour de son chef. Pour les mêmes faits, on est soit exécuté d'une balle dans la nuque, soit simplement blâmé ou mis aux arrêts ! Ses capacités prouvées de meneur d'hommes et de chef de guerre charismatique maintiennent la cohésion de ses troupes ,mais affaiblit par sa consommation d'alcool excessive, son emprise sur celles-ci va petit à petit diminuer à partir de 1944. Pour le reste de l'armée allemande et des Waffen S.S., il s'agit bien de parias qu'il ne faut absolument pas fréquenter et même qu'il faut mépriser ouvertement. Au printemps 1944, la petite unité de 1940 compte maintenant plus de 2000 hommes, 250 braconniers, 1200 criminels, 200 S.S. condamnés, 500 auxiliaires russes. Selon Ingrao, environ 900 hommes peuvent être considéré comme des troupes combattantes. Lorsque le régiment spécial quitte la Bélarus en juin 1944 devant l'offensive d'été de l'armée rouge, on peut estimer qu'en l'espace de 2,5 ans, elle a anéanti plusieurs dizaines de villages et liquidé environ 30.000 civils, seule une petite minorité de ceux-ci étant réellement membres d'unités de partisans. La fin de la guerre pour les hommes de Dirlewanger voit le régiment, devenu brigade d'assaut, plusieurs fois décimé, car engagé dans des combats où sa composition même l'exposait à des lourdes pertes. Engagé dans l'écrasement de l'insurrection de Varsovie d'août 1944, du soulèvement slovaque de septembre 1944, puis contre l'armée rouge en Hongrie, Les pertes seront lourdes: 75% de la brigade est mise hors combat à Varsovie ! Un élément doit encore être signalé, Dirlewanger obtiendra de la hiérarchie S.S., outre la possibilité d'engager les condamnés disciplinaires de toutes les composantes de l'armée allemande, l'autorisation de recruter des triangles « rouges » allemands, c'est-à-dire des prisonniers politiques, pour la plupart communistes ou sociaux-démocrates, détenus en camp de concentration. Inutile de dire que sur les 800 sélectionnés, beaucoup passèrent dans le camp de l'armée rouge dès que l'occasion se présenta comme, par exemple, fin 1944 en Hongrie. Lorsque les derniers combats autour de Berlin se déroulent, l'unité Dirlewanger devenue la 36ème division de grenadiers SS comprenait 6500 hommes, 50% sont des condamnés disciplinaires de la Wehrmacht, 30% des ex-détenus de camp de concentration soit de droit commun, soit politiques, le reste est composé des braconniers originels souvent devenus sous-officiers et de condamnés disciplinaires de la S.S. et de la police. À la cessation des combats le 9 mai 1945, seuls environ 10% des hommes n'ont pas été tués, blessés ou faits prisonniers. Ingrao estime que durant la dernière année du conflit, l'unité Dirlewanger fit, lors des diverses opérations de répression menées environ 30.000 victimes supplémentaires. Ce n'est que dans les années 60 que l'on sut ce qu'il advint d'Oskar Dirlewanger. Usé par presque 30 années de guerre, il fut relevé du commandement de sa brigade en février 1945, il préparait sans doute son passage dans la clandestinité quand il fut fait prisonnier par l'armée française dans sa Souabe natale. Confié par cette dernière à la garde d'anciens déportés polonais, Dirlewanger, considéré comme un commandant ou un officier S.S. de camp de concentration en fuite, décéda début juin 1945 suite aux divers passages à tabac pratiqué par ses geôliers de fortune, le chasseur étant en quelque sorte tué par ses anciennes proies... Le général S.S. Oskar Dirlewanger « associait parfaitement marginalité et puissance sociale. Détesté et méprisé par nombre de S.S. qui le trouvaient indigne de porter l'uniforme noir, il n'en était pas moins un officier général qui bénéficiait de puissants soutiens au sein des plus hautes instances de la hiérarchie. (...) Il avait été aussi un meneur d'homme aux talents reconnus, qui avaient réussi à maintenir la discipline et même ses subordonnés admettaient que cela confinait au tour de force »3

La Brigade SS Dirlewanger à Varsovie en 1944

http://en.wikipedia.org/wiki/36th_Waffe ... _of_the_SS


Un exemple extrême dans l'extrême de la brutalisation nazie

L'ouvrage de Christian Ingrao se révèle passionnant dans son approche thématique. Tour à tour, il aborde le cas Dirlewanger comme chef ou leader charismatique, le rôle du consentement et de la contrainte dans le fonctionnement de l'unité Dirlewanger, des braconniers dans la cité soit la symbolique sociale associée aux braconniers et plus généralement aux « sauvages » par opposition aux civilisés, la chasse comme représentation pour le monde occidental de l'affrontement guerrier, les nouvelles formes de guerre (chasse aux partisans, combats urbains, etc.), l'échec de la justice allemande à poursuivre les membres de l'unité Dirlewanger. Je reprendrais quelques passages de ses conclusions pour montrer en quoi ce trajet est à la fois exemplaire et atypique dans l'histoire de la guerre de 30 ans que connut le XXe siècle. « Au commencement était la Grande Guerre. Le cortège de mort et de désolation qu'elle sema enfanta Oskar Dirlewanger. (...) Peu d'hommes, en somme, ont vu la guerre d'aussi prés. « Chien de guerre », Dirlewanger jamais n'en sortit, jamais ne parvint à se départir de cette expérience du feu qu'il transposa après novembre 1918 dans une intense activité paramilitaire. (...) Incapable de normaliser son comportement, il bascula ensuite dans la délinquance, financière ou sexuelle. Illustration extrême de l'incapacité de l'Allemagne de sortir de la guerre perdue, à se déprendre de la représentation d'un monde d'ennemis ligués pour l'amener à sa perte, Dirlewanger incarnait aussi l'inextricabilité des liens entre activité cynégétique et pratique guerrière. Toute son activité militaire (...) fut entourée par la chasse. (...) Lansquenet d'un autre temps et chasseur passionné, Dirlewanger n'en disposait pas moins de relations hiérarchiques bien plus étendues que le simple officier subalterne qu'il était alors»4. L'unité qu'il dirigeât fut « constamment appréhendée dans des cadres extérieurs à la « normalité nazie ». Combinant, aux yeux de dignitaires aussi éminents que Hitler ou Himmler, passion cynégétique, violence débridée et cruauté du Sang noir, les braconniers de l'unité s'étaient vus confier la « pacification » et la chasse à des partisans précisément assimilés (...) à des bêtes sauvages, à des proies qu'il fallait traquer.(...) C'est parce que l'ennemi était ravalé, à leurs yeux, au rang d'animaux sauvages qu'ils envisagèrent de le piéger dans des nasses humaines ou de le pister en petits groupes s'enfonçant au cœur de leur repaire. C'est parce que les partisans polonais et russes étaient à priori perçus sur le mode de la sauvagerie et de la cruauté que les dignitaires S.S. conçurent l'idée de fonder une unité de braconniers, de chasseurs noirs. Noirs, ils l'étaient parce qu'ils portaient, malgré toutes les dénégations venues de la S.S., l'uniforme de l'ordre; noirs, ils l'étaient parce qu'au sein de la S.S., ils se trouvaient eux-mêmes stigmatisés par leur cruauté et pour leur communion avec le souffle du monde sauvage.»5

Cette unité peuplée de chasseurs noirs et de réprouvés donc socialement peu représentative de l'ensemble de l'armée allemande est exemplaire car « ses pratiques de violence ressemblent en tous points à celles des autres formations de lutte contre les partisans. (...) C'est bien l'ensemble des troupes engagées (dans cette lutte) qui les adopta, mêmes si les sociétés occidentales du XXe siècle, nazies ou non, voudraient (...) les restreindre aux braconniers et aux guerriers possédés, aux espaces forestiers et aux terres de confins (à l'Est). »6

Pour les acteurs de terrain, « les opérations de ratissage furent tout à la fois des opérations de chasse des partisans et de parcage et d'abattage des populations civiles, et elles constituèrent, vues d'en haut, pour les hiérarchies nazies, un instrument de mobilisation au service de l'effort de guerre, mais aussi, plus profondément, de remodelage d'une Europe qu'il fallait germaniser. Le chasseur, omniprésent vu d'en bas, se doublait ainsi en haut de l'ingénieur. »7


Image


Christian Ingrao : « Les chasseurs noirs. La brigade Dirlewanger », Paris, Editions Perrin, 2006


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Messagede Xaneaze » Sam 27 Fév 2016 11:17

Il faut que je lise ce bouquin !
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Messagede Dark » Sam 27 Fév 2016 11:38

C'est surtout l'histoire de la pire bande de criminels sadiques pervers de la 2 guerre mondiale

Avec kaminski

Les SS eux même les ont condamnés à mort pour crime contre l'humilité ...

C'est un comble non :lol:


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Messagede Xaneaze » Sam 27 Fév 2016 11:41

L hopital qui se fout de la charité ;)
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Messagede Dark » Sam 27 Fév 2016 11:47

oui :lol:

tiens un lien

http://www.les-annees-noires.fr/nazis/c ... ueurs.html

La brigade Kaminski
K AMINSKI était un ingénieur russe qui avait collaboré avec les autorités d'occupation et obtenu d'elles la permission de gouverner une province derrière le groupe d'armées du Centre. Il recruta une milice pour mener la lutte contre les partisans russes. Cette milice se couvrit de sang et de honte. Les documents ne manquent pas. Leur lecture est le plus souvent insoutenable. Il n'est question que de filles et de femmes violées, éventrées, les seins coupés ; d'hommes décapités, mutilés, brûlés à petit feu de villages pillés et incendiés...
Lors de l'insurrection de Varsovie, du 1" août au 2 octobre 1944, la brigade Kaminski fut incorporée dans la Waffen SS, sur l'ordre personnel de Himmler. Les 6 500 Russes et Ukrainiens de Kaminski se comportèrent comme des sauvages dans les combats de rues, déjà les plus implacables par nature :
Leur chef avoua que ses hommes avaient « perdu tout sens moral » et tenta de s'excuser en déclarant qu'il n'en était« plus maître
La brigade Dirlewanger
En octobre 1944, un millier de « volontaires » communistes et un millier de « criminels », prélevés dans les camps de concentration, furent mis à la disposition de Dirlewanger . Est-il besoin de dire que, dès que l'occasion se présenta, tous les politiques passèrent dans les lignes soviétiques ? Les autres recrues de Dirlewanger étaient en majorité des criminels (voleurs, souteneurs, sadiques, coupables d'attentats aux moeurs, quelques assassins). Il y avait aussi des hommes de la Wehrmacht et de la SS, coupables de désobéissance ou de lâcheté, condamnés par des conseils de guerre et purgeant des peines de prison. On y ajouta même des Russes, des Ukrainiens .
Quant aux cadres de ce ramassis de gibier de potence, les sous-officiers étaient en majorité d'anciens braconniers et d'anciens gardiens de camp de concentration ; les officiers, pour la plupart, avaient été dégradés, à la suite d'un passage devant un conseil de guerre, et ne portaient pas l'insigne correspondant au commandement qu'ils exerçaient.
La discipline était terrible. Dirlewanger détenait, de Himmler lui-même, pouvoir de vie et de mort sur ses hommes, ce qu'aucun chef SS n'avait. Les punitions disciplinaires pleuvaient : coups de gourdins, cellule sans lit et sans fenêtre, où l'homme puni devait se tenir debout jour et nuit ou tout simplement : Umlegen (abattre d'une balle dans la nuque)... En 1943, un groupe de 80 hommes de cette unité infernale fut amené au camp de Sachsenhausen. Ils ne furent même pas enregistrés sur les livres d'entrée du camp mais dirigés directement sur le crématoire et abattus à la mitraillette, après la lecture par un responsable SS de leur condamnation à mort pour rébellion.Des atrocités à la chaîne
Dirlewanger avait une devise : « Combattre la terreur par la terreur. » En Russie, il s'employa à l'appliquer et à la faire appliquer. Les dossiers des crimes de cette bande en uniforme SS sont innombrables et accablants. Quand elle s'emparait d'un village, la bande commençait par sélectionner les plus jolies filles qui étaient réservées aux « soldats méritants ».
Les autres habitants du village conquis étaient enfermés dans les granges auxquelles le feu était mis ensuite. Tous les malheureux qui tentaient de s'échapper du brasier étaient tirés comme des lapins.
Les atrocités furent telles qu'un juge de la SS ouvrit une enquête. Il s'agissait de Konrad Morgen, juge à la Cour suprême des SS. Son enquête lui avait rapidement révélé que tous les membres de l'unité Dirlewanger avaient été condamnés, et que son chef lui-même n'avait pas une réputation sûre. L'unité s'était livrée à des actes de chantage et de pillage, en particulier à Lublin, et avait tué ceux qui se refusaient à donner de l'argent. Morgen décida de faire arrêter Dirlewanger, et s'adressa à l'Obergruppenführer SS Krüger. Celui-ci téléphona à Berger que « si cette bande de criminels ne disparaissait pas de la région en moins d'une semaine, il irait lui-même les enfermer ». Berger ne rappela pas l'unité en Allemagne, mais l'envoya en Russie centrale, à Mogilev ; aucune mesure ne fut prise contre elle ; dans un rapport à Himmler du 22 juin 1942, il attribua ce transfert « à des accusations plus ou moins justifiées ».
En août 1943, Dirlewanger fut décoré de la croix d'or du Reich : il avait supprimé 15 000 partisans, et perdu 92 tués et 8 disparus, avec 218 blessés. Quant au juge Konrad Morgen, il fut relevé de ses fonctions en mai 1942, en raison de sa rigueur, et envoyé au front comme simple soldat.
Massacré par les Russes En octobre 1944, la brigade Dirlewanger alla en Slovaquie où Berger avait été nommé commandant en chef des forces allemandes pour écraser l'insurrection nationale. « Dans les dernières semaines de 1944, elle fut envoyée sur le front dans le nord de la Hongrie mais il y eut tant de désertions vers les lignes russes qu'il fallut l'en retirer. Après avoir été renforcée pour en faire la 36° Waffen-Grenadierdivision der SS, elle fut engagée sur le front de l'Oder. En février 1945. Dirlewanger fut blessé. Sa division fut encerclée peu après et dut se rendre aux Russes, le 29 avril au sud-est de Berlin. » Les Russes firent un affreux massacre de tous ces hommes, « un des plus horribles de toute la campagne de l'Est », écrit Alan Clarke.



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