BRUGEL le moulin et la croix

Modérateurs: Xaneaze, Antoine

BRUGEL le moulin et la croix
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Messagede Dark » Dim 17 Juin 2012 10:26

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Film polonais, suédois
Réalisateur : Lech Majewski
Avec : Rutger Hauer, Charlotte Rampling, Michael York, Oskar Hulicka
Titre original : The Mill and the Cross
Scénario de : Lech Majewski, d’après The Mill and the Cross de Michael Francis Gibson
Durée : 92 min
Genre : Drame, Historique, Expérimental
Date de sortie en France : 28 décembre 2011
Distributeur : Sophie Dulac Distribution

Le cinéma rend souvent hommage à la peinture, que ce soit par des portraits d’artiste, la simple utilisation d’une toile ou, plus rarement, en évoquant la création d’un tableau particulier. Avec Bruegel, le moulin et la croix , le cinéaste polonais Lech Majewski signe bien plus qu’un singulier hommage à Pieter Brueghel puisqu’il pénètre au cœur du Portement de croix pour lui donner vie.


Le peintre et le cinéaste

Le film touche dès son ouverture, et pour cause, chaque plan est une véritable toile animée, d’une beauté si saisissante que l’on aimerait, à de nombreuses reprises, marquer un temps d’arrêt pour se délecter de sa splendeur, comme on s’arrête lors de la visite d’un musée face à un tableau de maître si merveilleux que les yeux réclament une promenade au cœur de la toile. Lumière, contrastes et couleurs semblent être le fruit du travail d’un pinceau – instrument qui ne sera jamais montré au cours du film ! – et non d’une caméra. Pourtant, chaque être s’anime, les cadres se meuvent et des sons s’échappent de la toile : c’est bien du cinéma.
Ce n’est pas simplement une incursion dans un tableau de Bruegel que propose Majewski, le film se livre à une étude de cette peinture en s’appuyant sur un ouvrage du critique d’art Michael Francis Gibson. Bruegel en personne, intégré à son œuvre future et joué par Rutger Hauer – trop âgé pour interpréter le peintre mais à la carrure si idéale –, décrypte le symbolisme de son tableau foisonnant de détails, de sa composition et de sa multitude de personnages. Le peintre se compare à une araignée qui doit capturer le regard du spectateur dans sa toile – un terme qui, en français, peut autant faire référence au réseau de fils tissés par l’insecte, au tableau et à l’écran sur lequel est projeté le film. A partir d’une esquisse, les explications de l’artiste subliment l’œuvre par le sens profond dévoilé.

Bruegel, le moulin et la croix ne se limite pas à sa beauté picturale et à son analyse fine du Portement de croix, il dramatise la scène représentée grâce à deux éléments qui échappent à la peinture : la mobilité et la temporalité. Le peintre fige le temps dans son œuvre alors que le cinéaste conçoit son œuvre en sculptant le temps. Ainsi, cette scène biblique et anachronique, Bruegel ayant transposé le chemin de croix du Christ au XVIème siècle à Anvers, est découverte dès sa genèse pour atteindre l’instant de la composition et même aller au-delà. Ce long-métrage contemplatif restitue la vie telle qu’elle devait être pour Bruegel, dans ses moindres détails et sans effets de style, hormis le grand faste visuel, tout en respectant la vision de l’artiste. L’emprise qu’exerce le film sur le spectateur croit au fil des minutes, jusqu’à devenir incroyablement saisissant au cours d’une séquence de tempête. Il y a ici un lointain héritage d’Andreï Roublev, film de Tarkovski qui dépeignait des bribes de la vie de saint André l’Iconographe, dans le sens où la caméra semble opérer un voyage temporel plutôt que de retranscrire une reconstitution Très peu de musiques – et très peu de dialogues – altèrent le caractère quasiment documentaire du quotidien mis en scène.


Dans cette étude picturale et dramatique d’un tableau, on décèle quelques images inabouties, ayant recours à des effets numériques pour incruster acteurs et figurants aux différents plans de l’œuvre.
Ces insignifiantes lacunes d’arrière-plan n’altèrent en rien le délice visuel offert, procédant d’un travail d’orfèvre des différents pôles artistiques,
de la photographie aux costumes sans oublier le mixage sonore final. Malgré qu’ils soient en retrait,
les acteurs évoluant ici livrent de très belles performances marquées par la sobriété. Outre Rutger Hauer,
on retrouve Charlotte Rampling dans le rôle de Marie, tourmentée par le destin tragique de son fils et Michael York,
banquier amateur d’art – on peut découvrir, dans son bureau, deux toiles de Bruegel : La Tour de Babel et Les Chasseurs dans la neige –,
ami de Bruegel profondément outré par les exactions des milices espagnoles.


Le Portement de croix, Bruegel, 1564

Loin du simple exercice de style et bien plus qu’un hommage à Bruegel, Lech Majewski et son équipe réalisent un sublime film expérimental
sur la grandeur du 3ème art. Bruegel, le moulin est la croix : un chef-d’œuvre pour conclure l’année dans la magnificence


Xaneaze Hors ligne


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Messagede Xaneaze » Dim 17 Juin 2012 10:29

bien évidement, je ne suis pas du tout calé en cinéma, mais alors là, jamais entendu parler de ce film
mais c est intrigant, je le verrai ;)
"Un palmarès se construit sur la passion des autres, on dépend de l'anonymat et de la passion partagée d'une écurie...." Jacky Ickx


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Messagede Dark » Dim 17 Juin 2012 10:32

Bjr Elvis ...je pense que c'est un film original qui vaut par sa beauté et son originalité ...et puis c'est Brugel Quoi...


Xaneaze Hors ligne


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Messagede Xaneaze » Dim 17 Juin 2012 10:38

"Un palmarès se construit sur la passion des autres, on dépend de l'anonymat et de la passion partagée d'une écurie...." Jacky Ickx


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Messagede Dark » Dim 17 Juin 2012 11:18

merci ....


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Messagede SASOUKY74 » Lun 18 Juin 2012 12:47

Un acteur que j'aime"Rutger Hauer"


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Messagede Dark » Lun 18 Juin 2012 13:01

SASOUKY74 a écrit:
Un acteur que j'aime"Rutger Hauer"



Un repliquant

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SASOUKY74 Hors ligne


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Messagede SASOUKY74 » Mar 19 Juin 2012 16:35

Oui et Hichter ;)


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Messagede Dark » Mar 19 Juin 2012 16:50

SASOUKY74 a écrit:
Oui et Hichter ;)

et bien d'autre films ......mais dans BLADE RUNNER il s'y est fait remarquer et connaitre faut dire que ce role etait sublime...autre cose petit sacrabée :lol:



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