Ernest et Célestine

Modérateurs: Xaneaze, Antoine

Ernest et Célestine
Volonté 5.9 Hors ligne


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Messagede Volonté 5.9 » Sam 11 Mai 2013 14:03

Vu dernièrement.

« Ernest et Célestine », un magnifique film d’animation réalisé par Benjamin Renner, Vincent Patar et Stéphane Aubier, sur un scénario de l’écrivain Daniel Pennac.
C’est le studio Blue Spirit, pour le compte des Armateurs, qui a fabriqué en partie cette œuvre dans son studio à Angoulême.


Dans le monde conventionnel des ours, il est mal vu de se lier d’amitié avec une souris.
Et pourtant, Ernest, gros ours marginal, clown et musicien, va accueillir chez lui la petite Célestine, une orpheline qui a fui le monde souterrain des rongeurs.
Ces deux solitaires vont se soutenir et se réconforter, et bousculer ainsi l’ordre établi.

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Avec «Ernest et Célestine», les très populaires petits livres pour enfants de Gabrielle Vincent font l'objet d'une adaptation très réussie en dessin animé.

C'est une belle histoire, comme les aiment les enfants. Celle d'une magicienne des mots et du pinceau, décédée en septembre 2000, dont l'œuvre, adorée des plus petits, renaît aujourd'hui à l'écran. Gabrielle Vincent — de son vrai nom Monique Martin —, géniale illustratrice née à Bruxelles en 1929, accède à la renommée internationale dans les années 1980 en publiant le premier tome de la série de livres pour enfants « Ernest et Célestine ».
Vingt-cinq volumes — tous très populaires — des histoires de l'ours Ernest et de la souris Célestine suivront jusqu'en 2000, révélant les talents de conteuse et d'aquarelliste de leur créatrice.
Daniel Pennac est l'auteur du scénario
Douze ans après la disparition de Gabrielle Vincent, les charmants animaux héros de la série revivent grâce à la magie du cinéma et avec l'aide de nombreux intervenants, dont certains ne sont pas inconnus. Le principal responsable de cette adaptation est le producteur Didier Brunner, qui lisait les histoires d'Ernest et Célestine à sa fille Pauline pour l'endormir. C'est lui qui a acquis les droits de la série auprès de l'éditeur Casterman en 2008, et qui a engagé Benjamin Renner, fraîchement émoulu de l'école d'animation la Poudrière, pour réaliser le film. C'est lui également qui a contacté le romancier Daniel Pennac pour écrire un scénario, le début d'une autre incroyable histoire.
Une animation somptueuse qui respecte l'esprit original
Car il se trouve que Pennac a, au cours des années 1990, entretenu une relation épistolaire avec Gabrielle Vincent. Durant dix ans, les deux auteurs échangeaient par voie postale extraits de manuscrits et dessins, et ce sans jamais se voir.
Lorsque Didier Brunner, qui ignorait tout de cette correspondance, a proposé à l'écrivain de plancher sur « Ernest et Célestine », la réponse de Pennac ne s'est pas fait attendre. Même s'il fallait tout reprendre à zéro : les livres d'Ernest et Célestine déclinent des saynètes, des « petits moments de vie », comme le dit le romancier, qu'on ne peut mettre bout à bout pour former un récit. Il a donc imaginé deux univers, celui des ours et celui des souris, dont tous les fondements se voient remis en question à cause de l'amitié entre Ernest et Célestine.
Résultat : une belle histoire sur la tendresse et la différence, avec des messages à la fois pour les enfants et leurs parents, bénéficiant d'une animation somptueuse, très épurée, qui respecte à la fois l'esprit et le style graphique de Gabrielle Vincent.
Restait à trouver une illustration sonore à la hauteur de l'ensemble. Côté voix, c'est Pauline Brunner, celle à qui son papa producteur lisait les histoires d'Ernest et Célestine, qui interprète la souris, tandis qu'un Lambert Wilson en grande forme gronde à merveille dans le rôle de l'ours. La musique a été composée par le grand violoncelliste Vincent Courtois. Des textes signés Thomas Fersen accompagnent tout en douceur cette singulière et très réussie résurrection d'une œuvre sur grand écran.

Le Parisien

la surface vivent les ours. Ernest, l'ours-orchestre, tente de gagner sa vie en faisant son numéro sur les places publiques, entre deux courses-poursuites avec les gendarmes. Sa musique ne paie guère : Ernest est affamé, et plus grognon qu'affamé encore.

Sous terre vivent les souris. Célestine mène une vie morose, rythmée d'expéditions à la surface pour dérober des dents... d'ours, dans lesquelles sont fabriquées les quenottes de rechange si nécessaires au peuple rongeur.

Les ours chassent les souris, les souris ont peur des ours. Pourtant, Ernest et Célestine s'apprivoisent et une amitié peu ordinaire voit le jour. A l'exception des deux inséparables, personne n'y comprend goutte : qu'ont-ils donc trouvé, ces deux-là, qui n'avaient vraiment rien pour s'entendre ?

Désireux de rendre hommage aux beaux albums de Gabrielle Vincent, le producteur Didier Brunner a confié le projet d'Ernest et Célestine à la plus fine équipe qui soit. Au scénario, l'écrivain Daniel Pennac se prête à l'exercice avec d'autant plus de bonheur qu'il a été de longues années durant le correspondant fidèle de Gabrielle Vincent.

A la réalisation, le prodige Benjamin Renner, remarqué en festivals pour son court-métrage de fin d'étude, La Queue de la souris, et qui ne s'attendait pas à se voir confier une telle mission : "Lorsque je suis arrivé sur le projet, c'était comme directeur artistique. Je sortais de l'école et venais faire des recherches graphiques. J'ai eu très peur de ne pas être à la hauteur... Cela dit, même après avoir géré une équipe de quarante personnes pendant quatre ans, j'ai encore la sensation d'en être au tout début, et c'est tant mieux ! Pour rester créatif, on ne peut pas se permettre d'être en paix avec soi-même. Je cherche toujours les situations inconfortables : me retrouver réalisateur, c'était parfait ! Très inconfortable..."

Il est épaulé par les "Pic Pic", Stéphane Aubier et Vincent Patar, auteurs acclamés de Panique au village, qui avait fait sensation à Cannes en 2009. A la musique, Vincent Courtois, violoncelliste classique amoureux fou de jazz. Aux voix enfin, deux enfants de la balle : les comédiens Lambert Wilson et Pauline Brunner.

On le comprend vite : l'entreprise n'est adaptation que dans le plus beau sens du terme. Elle réunit autour du monde de Gabrielle Vincent une nuée de créatifs en éveil, qui ont su trouver entre fidélité attentive et touche personnelle l'équilibre idéal, sans jamais perdre de vue la simplicité ludique de l'exercice. "Nous étions tous comme des gosses qui s'amusent à crayonner à partir du dessin de quelqu'un qu'ils admirent. Il ne s'agit pas de reproduire la même chose, bien sûr, mais plutôt d'ouvrir des portes vers son univers." Cet émerveillement retrouvé de l'enfance, Benjamin Renner n'y voit pas seulement l'un des traits de caractère de son expérience, mais bien la formule de la réussite. Et tous de se prêter au jeu avec la meilleure grâce du monde.
Daniel Pennac tempère la douceur originelle de touches sombres, peignant d'une tendresse un peu amère les démêlés d'Ernest avec les gendarmes, qui le connaissent comme un ami et l'arrêtent chaque fois, et ceux de Célestine avec la famille ours bourgeoise, vouée au culte de l'argent et du confort, dont l'ourson vient de perdre ses dents de lait.

Benjamin Renner, qui n'aime rien tant que jouer avec l'abstraction, déploie avec une habileté pleine de grâce une palette extraordinaire d'émotions construites en quelques lignes. Ce "minimalisme" facétieux, qui donnait déjà tout son caractère à La Queue de la souris, semble une mine de travail - et de loisir - inépuisable.

"J'essaie d'en faire le moins possible pour être le plus expressif possible. J'ai été très marqué aussi par un autre album de Gabrielle Vincent, Un jour un chien. Le chien est abandonné par ses maîtres, et il court derrière la voiture pour la rattraper... C'est en noir et blanc, sans texte, et il n'y a que quelques traits, juste le chien au milieu de la page et la voiture. C'est très, très émouvant. J'essaie toujours d'avancer dans ce sens. Par exemple, il m'arrive de ne travailler qu'avec une seule ligne, et de tenter de lui faire traduire toute une scène ou tout un personnage. C'est un exercice qui m'amuse."

Poursuivis par la foule des souris, Ernest et Célestine ne sont bientôt plus cernés que par une foule... de traits : museaux, moustaches et queues sortant à peine du tourbillon, mais la course ne saurait tenir mieux en haleine.

Dans leur sillage, le violoncelliste Vincent Courtois imagine une partition légère comme une plume, piquante, rythmée, épique comme seules les aventures de l'enfance savent l'être, sur laquelle la jolie voix de Pauline Brunner et les accents grognons d'un Lambert Wilson en pleine lévitation ludique résonnent avec une fraîcheur ravissante.

La musique et le trait s'unissent. Leur osmose se célèbre au cours d'une scène abstraite où un dessin hivernal de Célestine prend vie, change de couleurs et de visage, pour figurer de touche en touche, de note en note, l'arrivée du printemps.

Semblables parenthèses font les délices de Benjamin Renner : "C'est sans doute ma scène préférée. J'ai voulu que narrativement comme figurativement le dessin ait une présence forte... Ce sont autant de récréations que Pennac nous a offertes."

Chacun sa touche. Dans ce concert bigarré qu'ils forment, les talents s'accordent et se mettent en valeur sans la moindre déperdition de souffle ou de vérité dans l'expression. Qu'Ernest et Célestine soit l'un des plus beaux films d'animation de ces dernières années, c'est trop peu dire. Disons plus simplement : c'est un film enchanteur.

Noémie Luciani "Le Monde"


Xaneaze Hors ligne


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Messagede Xaneaze » Sam 11 Mai 2013 14:08

j'ai pas vu film d'animation mais j'ai fait étudié il y a qq années à mes élèves l'album ;)
"Un palmarès se construit sur la passion des autres, on dépend de l'anonymat et de la passion partagée d'une écurie...." Jacky Ickx


Dark Hors ligne


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Messagede Dark » Sam 11 Mai 2013 16:29

A voir , un de plus ;)


Antoine Hors ligne


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Messagede Antoine » Sam 11 Mai 2013 22:28

Je l'ai vu au ciné avec mon petit garçon. J'avoue m'être un peu assoupi. Le dessin est sympathique. Loin des standards us, un dessin animé français qui sent bon la confiture de fraise à quatre heures de l'aprèm...
Antoine. L'homme est la pièce rapportée de la Nature : il passe son temps à mesurer...



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