Tazio Nuvolari (1892-1953) (Auteur Jean Louis)

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Tazio Nuvolari (1892-1953) (Auteur Jean Louis)
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Messagede Dark » Jeu 7 Fév 2013 20:19

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Alfa Roméo bimoteur winner GP Tripoli 1935



La légende de Tazio Nuvolari l’imbattable

L'histoire de Tazio Nuvolari fait partie de la légende de l'automobile. Les récits extraordinaires de ses exploits font de lui un mythe.D'abord en moto, puis en auto, il bat de nombreux records et gagne plus de cent courses.

Tazio Nuvolari nait à Castel d'Ario le 16 septembre 1892, dans une famille de sportifs. Depuis sa plus tendre enfance, Tazio est un garçon très actif. Il n'aime guère l'école et préfère le sport. Normal pour cet enfant qui voit son oncle, Giuseppe Nuvolari, devenir plusieurs fois champion d'Italie en cyclisme. Le jeune Tazio puise dans l'admiration qu'il porte envers cet homme, l'envie de se dépasser et de battre des records.

Il prend pour la première fois le volant d'une voiture à l'âge de treize ans, à l'insu de son paternel. En effet, une nuit de 1905, il vole la voiture de son père pour faire un tour au clair de lune. Il s'agit incontestablement d'un événement qui rend compte de l'incroyable personnalité du futur champion.

« Tu n'es pas fait pour ce boulot »

La passion pour les voitures et les motos grandit en lui, tout comme l'esprit de compétition. En 1915, il acquiert sa première licence de coureur motocycliste. Cependant, la guerre fait rage et Tazio est rappelé par l'armée en tant que conducteur d'ambulances, de camions ou encore de voitures d'officiers. Un jour, alors qu'il conduit un officier, il sort de la route. L'officier ne peut s'empêcher de lui dire « Ecoute moi : oublie la conduite. Tu n'es pas fait pour ce boulot ».

Mais le jeune Nuvolari ne se laisse pas impressionner et décide de commencer la compétition. Il dispute sa première course motocycliste le 20 juin 1920 au Circuito Internazionale Motoristico de Cremona pilotant une Della Ferrari. L'année suivante, le 20 mars 1921, il débute sa carrière automobile à bord d'une Ansaldo tipo 4 lors de la Coppa veronese de regolarità où il remporte sa catégorie.

Dès 1923, il fonde son propre business en devenant pilote professionnel. Il prend part à de nombreuses courses sur deux roues et remporte plusieurs victoires. Cela le rend rapidement populaire en Italie.
Alors qu'il dispute le Circuito del Savio en 1924, il fait la connaissance d'Enzo Ferrari. L'homme de Modena raconte à son propos « La première fois que je l'ai rencontré, je n'ai pas fait attention à ce si petit homme si mince, mais durant la course je me suis aperçu qu'il était le seul capable de contester ma victoire ». Cette rencontre va influencer la carrière de Tazio Nuvolari. Cette même année il remporte son premier vrai succès lors du Circuito Golfo del Tigullio, au volant d'une Bianchi 2 litres. De plus, il coiffe son premier titre de champion d'Italie moto dans la catégorie 500.

« Le campionissimo »

1925 et 1926 le consacrent en tant qu'as de la moto. Il ne dispute pas une seule course automobile. A la place, il part à la conquête de records de vitesse au guidon de sa Bianchi 350. Il y arrive à Monza où il bat le record sur 300 kilomètres et sur 400 kilomètres. Il remporte également toutes les épreuves majeures sur sa Bianchi et se pare du titre de champion d'Italie 1926, dans la catégorie 350 cette fois.
Sa popularité grandit de plus en plus, les italiens le surnomment le « campionissimo des deux roues ». Mais Tazio n'abandonne pas la voiture et en 1927 il reprend la compétition automobile décrochant au passage deux victoires au volant d'une Bugatti type 35.
Ses succès le poussent à créer son propre team à Mantua. Il achète alors quatre Bugatti Grand Prix. La Scuderia Nuvolari fait ses premiers pas le 11 mars 1928. Des débuts couronnés de succès puisqu'il s'impose au Grand Prix de Tripoli, remportant là sa première grande victoire internationale. Il remporte dans la foulée El circuito del Pozzo battant le grand Pietro Bordino qui allait décéder quelques jours plus tard.
Après une année 1929 à oublier au plus vite, Tazio s'engage en 1930 avec Alfa Romeo. Si les débuts sont difficiles, il entre dans l'histoire aux Mille Miglia en étant le premier pilote à remporter la course, longue de 1600 kilomètres, à plus de cent kilomètres par heure de moyenne. Cette année-là, il court de plus en plus et gagne notamment Trieste-Opicina, offrant à la Scuderia Ferrari son premier succès, Cuneo-Colle della Maddalena, Vittorio Veneto-Cansiglio et l'Ulster Tourist Trophy. L'année 1930 est également sa dernière en tant que pilote moto. Il se retire de cette compétition en fin de saison, non sans décrocher quatre victoires sur sa Bianchi Freccia Celeste 350cc, dont le Lario Trophy où il devance toutes les 500cc.

Au sommet de son art

En 1931, Nuvolari se montre très actif. Il participe à pas moins de vingt courses et remporte sept succès dont les fameux Tarta Florio, Grand Prix d'Italie et Coppa Ciano. L'année suivante, Il dispute seize courses, en remporte sept parmi lesquelles une nouvelle fois Tarta Florio, mais aussi le Grand Prix de Monaco, le Grand Prix d'Allemagne ou encore le Grand Prix de France. A coté de ces succès, il s'impose cinq fois dans sa catégorie et signe le tour le plus rapide à neuf reprises. Il s'agit de l'année la plus marquante pour Tazio qui la termine en glanant deux prestigieuses récompenses : le championnat d'Italie et le championnat du monde.
A cette époque, Il mantovanovolante est une star, son nom apparaît régulièrement en première page des journaux et tout le monde veut le rencontrer. Le poète Gabriele D'Annunzio lui remet une tortue d'or avec la dédicace « A l'homme le plus rapide du monde, l'animal le plus lent ». Nuvolari adopte cette récompense comme un porte bonheur et l'épingle à sa tunique de course. Quelques mois plus tard, Mussolini le reçoit chez lui à Rome.
Si, d'un point de vue sportif, la saison 1933 est une réussite avec onze victoires dont les Mille Miglia, le Grand Prix de Nîmes ou les 24 heures du Mans, elle est marquée par de nombreuses tensions qui mènent au divorce entre Tazio Nuvolari et la Scuderia Ferrari. Il est en effet convaincu de pouvoir piloter de meilleures voitures et donc de gagner plus d'argents s'il se gère lui-même. Une semaine plus tard, il s'aligne au départ du Grand Prix de Belgique au volant d'une Maserati 8CM. Il y remporte la course, tout comme la Coppa Ciano, le Grand Prix de Nice et l'Ulster Tourist Trophy.


Passionnant duel face aux Allemandes

Une nouvelle réglementation fait son apparition en 1934 afin de contrer la dangereuse escalade de puissance des moteurs. Cette année-là voit également l'arrivée de Mercedes-Benz et d'Auto Union qui dominent immédiatement la compétition. Face aux géants Allemands, Tazio et sa Maserati ne récoltent que les miettes, avec seulement deux petites victoires à Modena et à Napoli. Cependant, Nuvolari écrit une nouvelle page de l'histoire du sport
automobile. A peine un mois après un terrible accident survenu sur le circuit d'Alessandria où il se brisa la jambe, il prend le départ de l'Avusrennen avec une jambe dans le plâtre et parvient à terminer à la cinquième place.
Après de vaines négociations avec Auto Union, Tazio fait la paix avec Enzo Ferrari et retourne début 1935 au sein de la Scuderia Ferrari. Dès la première course, au Grand Prix de Pau (voir autre article), le tandem Nuvolari-Ferrari recommence à gagner. Avec son Alfa Romeo B-P3, il s'impose également à Bergamo, à Biella, à Torino et au Nürburgring. Cette dernière victoire est incontestablement la plus impressionnante. Il place en effet sa vieille Alpha Romeo devant les cinq Mercedes et les quatre Auto Union bien plus puissantes. Il s'agit là de sa plus incroyable victoire.
Avant la fin de la saison, il s'impose encore à la Coppa Ciano, au Grand Prix de Nice et au Grand Prix de Modena. Il part ensuite à la conquête de nouveaux records. Le 15 juin, il établit deux records internationaux : le kilomètre qu'il parcourt à la vitesse de 321,426 km/h et le mile à 323,126 km/h de moyenne avec une pointe à 336,252 km/h. La voiture est une Alpha Romeo bimoteur, montée de deux hélices suralimentées, dégageant 3165cm³ chacun, soit un total de 6330cm³.
En 1936, Tazio est toujours au sommet de son sport et remporte cinq épreuves. Il bat une nouvelle fois les allemandes au Grand Prix de Barcelone, au Grand Prix d'Hongrie, à Milan, à Modena mais surtout il conquiert l'Amérique en s'imposant à New-York dans la George Vanderbilt Cup
La saison suivante, la donne change. Cette fois ce sont les allemandes et leurs moteurs surpuissants - 520cv contre 370cv pour l'Alfa Romeo - qui dominent à nouveau toutes les courses. Sportivement parlant l'année 1937 est mauvaise. Mais c'est une tout autre tragédie qui va frapper la famille Nuvolari. Alors que Tazio se rend à la Vanderbilt Cup, il reçoit un télégramme en provenance de Mantua lui annonçant le décès de son fils aîné Giorgio, âgé de 19 ans.

Brève retraite

Les allemandes continuent leur domination lors de la saison 1938. Pire, durant les essais du Grand Prix de Pau, la voiture de Nuvolari s'enflamme. Tazio est meurtri dans sa tête comme dans sa chaire. Il souffre de légères brulures au visage, aux bras et aux jambes mais est surtout très choqué. Après réflexions, il décide d'arrêter la compétition. Cependant, il revient rapidement sur sa décision et se cherche un nouveau défi. Il part aux Etats-Unis où il essaie quelques monoplaces, mais cette expérience ne le satisfait pas. Il décide alors de rentrer en Europe et signe un contrat avec Auto Union, le géant allemand cherche justement un pilote pour remplacer le jeune as Bernard Rosemeyer, décédé en début d'année. Après trois courses tests, il remporte en quinze jours deux mémorables succès à Monza et à Donington.
La menace de la guerre réduit le calendrier 1939. Lorsqu'il remporte le Grand Prix de Belgrade le 3 septembre, la guerre a déjà éclaté. Cette victoire est synonyme de dernière course, et donc de dernier succès, pour Auto Union. Tazio Nuvolari clôt là une ère extraordinaire qui lui aura permit d'entrer dans la légende du sport automobile.

L'éternelle jeunesse

A la fin de la guerre, la vie reprend son cours mais Tazio est frappé par une nouvelle tragédie personnelle. Son deuxième fils décède à l'âge de 18 ans. Pour effacer cette atroce douleur, il décide de reprendre la compétition. Dès le premier Grand Prix à Marseille, il signe le meilleur tour en course et montre qu'il faut toujours compter avec lui. Malheureusement, quelques tours plus tard, son moteur rend l'âme et il doit abandonner.

S'il ne gagne plus aussi souvent, il est de plus en plus populaire. Une histoire incroyable va encore augmenter sa cote auprès des gens. Lors de la Coppa Brezzi, alors qu'il mène la course, son volant se détache. Ne voulant pas lâcher sa position, il tente de continuer en pilotant avec la colonne de direction. Cependant, le tour suivant, il doit se résoudre à s'arrêter afin de réparer. Il termine treizième mais son histoire fait immédiatement le tour du monde, faisant de lui un mythe.

Cette saison là, Tazio, au volant d'une Maserati, remporte trois épreuves, dont sa dernière grande victoire internationale, à Albi.

En 1947, il ne prend part qu'à six courses, remportant au passage le Circuit de Parma. Mais c'est une autre course qui va renforcer le mythe de Nuvolari, les Mille Miglia. Agé de 55 ans et au volant de sa petite Cisitalia 202 Spyder, il mène la course loin devant le peloton. A cet instant, une tempête éclate et le cockpit de la voiture se retrouve inondé. Tazio est obligé de s'arrêter pour évacuer l'eau et, lorsqu'il repart, il est deuxième. Il donne tout, fait vibrer le cœur de millions d'Italiens, mais échoue dans les échappements de Biondetti.

L'année suivante, il ne débute que cinq épreuves et abandonne lors de la plupart. Malgré cela, il marque une dernière fois l'histoire aux Mille Miglia. Sa Cisitalia, préparée exclusivement pour ce rendez-vous rend l'âme lors des ultimes tests. Il semble impossible qu'elle soit réparée à temps. Le jour avant la course, alors que le dernier espoir de le voir au départ s'éteint, son vieil ami Enzo Ferrari lui offre une 166S. Tazio accepte le présent et, sans aucune préparation, il se présente le lendemain sur la ligne de départ. Nuvolari démarre comme un boulet de canon. A Pescara, il mène la course. Son avance augmente au fil des kilomètres. Il compte douze minutes d'avances à Rome, vingt à Livourne. Il est déchainé ! Son avance culmine à trente minutes lors du passage à Florence. Sa conduite est irrésistible mais la voiture est au bord de la rupture. Dans un premier temps, il perd le garde-boue, puis le capot. Ensuite ce sont les boulons tenant le siège qui se desserrent. Enfin, un ressort brisé à Reggio Emilia met un terme aux espoirs d'happy end et l'oblige à se retirer.

Il dispute une dernière course sur circuit en 1949, à Marseille, où il boucle le premier tout avant de passer le volant de la Maserati A6GCS à Pietro Carini.

Alors que tout le monde pense qu'il va arrêter sa carrière, il revient derrière un volant au Giro di Sicilia 1950. La semaine suivante lors de Palermo-Montepellegrino il termine cinquième au volant de sa Cisitalia-Abarth 204 Spyder Sport et surtout il remporte sa catégorie.

Même s'il n'a jamais annoncé la fin de sa carrière, il s'agit là de sa dernière victoire et de sa dernière course. Tazio Nuvolari décède le 11 août 1953 dans son sommeil. Ferdinand Porsche dira ensuite de lui qu'il est « le plus grand pilote du passé, du présent et du futur ».


Xaneaze Hors ligne


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Messagede Xaneaze » Mer 27 Nov 2013 23:15

Tazio vs Suster !!

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Messagede Dark » Jeu 28 Nov 2013 04:55

Excellent ........


Xaneaze Hors ligne


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Messagede Xaneaze » Sam 31 Jan 2015 11:30

Petite vidéo de la reconstitution :
https://www.youtube.com/watch?v=360AhKGp3I4
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Messagede Dark » Sam 31 Jan 2015 13:15

extra.... :roll:


coincoin Hors ligne


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Messagede coincoin » Sam 31 Jan 2015 19:47

super la reconstitution
oui, un tres grand pilote!
mon objectif? que les fabricants se depechent et que je puisse avoir toutes les winners du mans depuis 1923 à nos jours a se suivre dans mes vitrines!


Antoine Hors ligne


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Messagede Antoine » Lun 2 Fév 2015 22:16

Bientôt la mini cmc...


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elle a existe en Polistil non ?
Antoine. L'homme est la pièce rapportée de la Nature : il passe son temps à mesurer...


Dark Hors ligne


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Messagede Dark » Lun 2 Fév 2015 23:00

Oui je crois


Xaneaze Hors ligne


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Messagede Xaneaze » Mer 4 Fév 2015 10:26

Passé un temps, je voulais faire un diorama sur la course suster nuvolari mais l'avion Caproni CA-100 est quasi introuvable...
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Messagede Dark » Mer 4 Fév 2015 20:06

Xaneaze a écrit:
Passé un temps, je voulais faire un diorama sur la course suster nuvolari mais l'avion Caproni CA-100 est quasi introuvable...



Oui dommage


Chris06 Hors ligne


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Messagede Chris06 » Mer 4 Fév 2015 20:51

Xaneaze a écrit:
Petite vidéo de la reconstitution :
https://www.youtube.com/watch?v=360AhKGp3I4


Bien la vidéo.
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