http://www.youtube.com/watch?v=gjndTXyk3mwInterprétations Artist: Boris Vian
Titre: Le Déserteur
La première interprétation a été diffusée en mai 1954 créée par Mouloudji.
Cette chanson a été interprétée par, entre autres, , Boris Vian lui-même, puis après 1960,
par Serge Reggiani, Juliette Gréco, Richard Anthony, Johnny Hallyday, Dan Bigras, Leny Escudero, Dédé Fortin,
Joan Baez, Hugues Aufray, Marc Lavoine et Peter, Paul and Mary ainsi que les Sunlights.
En 1983, Renaud en fait une adaptation, sous le titre Déserteur.
Mais c'est Mouloudji qui fut le premier à la chanter, tous les artistes sollicités s'étant désistés.
Mouloudji demande à Boris Vian de modifier certaines paroles, parce qu'il souhaitait un propos plus large.
Ainsi, « Monsieur le Président » est remplacé par « Messieurs qu'on nomme grands »
« ma décision est prise, je m'en vais déserter » est remplacé par « les guerres sont des bêtises, le monde en a assez » etc.
De plus, étant non violent, il veut modifier la fin car, il n'imagine pas avoir un fusil, et de plus tirer sur des gendarmes.
Et Boris Vian lui aurait répondu « tu fais comme tu veux Moulou, c'est toi qui chantes »[réf. nécessaire].
La chanson, enregistrée le jour même de la défaite de Dien-Bien-Phu, par pur hasard,
sera immédiatement interdite de diffusion radio, et interdite de vente.
Boris Vian enregistrera plus tard la version « armée » mais c'est la version Mouloudji
qui sera apprise par tous les jeunes entre 1954 et 1960-62, transmise par les associations militantes,
syndicales, par les spectacles de soutien dont Mouloudji n'était pas avare.
Ensuite, Peter, Paul and Mary la chanteront, aux États-Unis, au début de la guerre du Viet-Nam.
Chanter Le Déserteur en France , en 1963-64 était beaucoup moins problématique qu'en 1954
(voir à ce sujet la chanson Pauvre Boris de Jean Ferrat)
Censure[modifier]Paul Faber, conseiller municipal de la Seine, avait été choqué du passage à la radio de cette chanson,
et avait demandé à ce qu'elle soit censurée. En guise de réponse,
Boris Vian écrit une lettre mémorable qu'il diffuse partout sous forme de lettre ouverte,
sous le nom de Lettre ouverte à Monsieur Paul Faber.
Mais la radiodiffusion et la vente de ce chant antimilitariste furent interdites. L'interdiction fut levée en 1962.
Dans les années 1970, pendant la guerre du Viêt Nam, la chanson a été utilisée pendant des marches pacifistes et interprétée par Joan Baez et Peter, Paul and Mary.
En 1991, elle a également été utilisée durant des manifestations contre l’intervention occidentale dans la guerre du Golfe.
Renaud a adapté la chanson qu'il a publié dans « L'Idiot international » le 9 janvier 1991.
En conséquence, la chanson pacifiste a été inscrite sur la liste de proscription des radios.
Mais le sujet reste brûlant : une directrice des écoles à Montluçon, Mme Pinon, fut suspendue à vie de toute direction d’établissement
pour l'avoir fait chanter à deux élèves le 8 mai 1999 pour commémorer la capitulation allemande du 8 mai 1945.
Contenu[modifier]Le texte de la chanson Le Déserteur comporte douze strophes de quatre vers en rimes embrassées.
Il s’agit d’une lettre adressée à « Monsieur le Président » par un homme ayant reçu un ordre de mobilisation en raison d’un conflit armé.
L’homme y explique qu’il ne souhaite pas partir à la guerre, et justifie sa décision
par les décès survenus dans sa famille proche à cause de la guerre,
et par le fait qu'il ne veut pas tuer de pauvres gens.
Il révèle son intention de déserter pour vivre de mendicité tout en incitant les passants à suivre son exemple.
Marcel Mouloudji aurait conseillé à Boris Vian de remplacer les deux derniers vers Que je tiendrai une arme /
Et que je sais tirer par : Que je n’aurai pas d’armes
Et qu’ils pourront tirer, afin de conserver le côté pacifiste de la chanson.
Cependant, selon un ami de Harold Berg, la chanson aurait contenu les vers pacifistes dès l'origine
en contradiction avec la version attestée par Françoise Renaudot, dans son ouvrage Il était une fois Boris Vian.
Artist: Boris Vian
Titre: Le Déserteur
Monsieur le Président
Je vous fais une lettre
Que vous lirez peut-être
Si vous avez le temps
Je viens de recevoir
Mes papiers militaires
Pour partir à la guerre
Avant mercredi soir
Monsieur le Président
Je ne veux pas la faire
Je ne suis pas sur terre
Pour tuer des pauvres gens
C'est pas pour vous fâcher
Il faut que je vous dise
Ma décision est prise
Je m'en vais déserter
Depuis que je suis né
J'ai vu mourir mon père
J'ai vu partir mes frères
Et pleurer mes enfants
Ma mère a tant souffert
Elle est dedans sa tombe
Et se moque des bombes
Et se moque des vers
Quand j'étais prisonnier
On m'a volé ma femme
On m'a volé mon âme
Et tout mon cher passé
Demain de bon matin
Je fermerai ma porte
Au nez des années mortes
J'irai sur les chemins
Je mendierai ma vie
Sur les routes de France
De Bretagne en Provence
Et je dirai aux gens:
Refusez d'obéir
Refusez de la faire
N'allez pas à la guerre
Refusez de partir
S'il faut donner son sang
Allez donner le vôtre
Vous êtes bon apôtre
Monsieur le Président
Si vous me poursuivez
Prévenez vos gendarmes
Que je n'aurai pas d'armes
Et qu'ils pourront tirer
Monsieur le Président
Je vous fais une lettre
Que vous lirez peut-être
Si vous avez le temps
Je viens de recevoir
Mes papiers militaires
Pour partir à la guerre
Avant mercredi soir
Monsieur le Président
Je ne veux pas la faire
Je ne suis pas sur terre
Pour tuer des pauvres gens
C'est pas pour vous fâcher
Il faut que je vous dise
Ma décision est prise
Je m'en vais déserter
Depuis que je suis né
J'ai vu mourir mon père
J'ai vu partir mes frères
Et pleurer mes enfants
Ma mère a tant souffert
Elle est dedans sa tombe
Et se moque des bombes
Et se moque des vers
Quand j'étais prisonnier
On m'a volé ma femme
On m'a volé mon âme
Et tout mon cher passé
Demain de bon matin
Je fermerai ma porte
Au nez des années mortes
J'irai sur les chemins
Je mendierai ma vie
Sur les routes de France
De Bretagne en Provence
Et je dirai aux gens:
Refusez d'obéir
Refusez de la faire
N'allez pas à la guerre
Refusez de partir
S'il faut donner son sang
Allez donner le vôtre
Vous êtes bon apôtre
Monsieur le Président
Si vous me poursuivez
Prévenez vos gendarmes
Que je n'aurai pas d'armes
Et qu'ils pourront tirer