L'Œuf du serpent

Modérateurs: Xaneaze, Antoine

L'Œuf du serpent
Dark Hors ligne


Avatar de l’utilisateur
 
Messages: 23536
Inscription: Mar 31 Mai 2011 22:30

Messagede Dark » Mar 28 Fév 2012 17:32

L'Œuf du serpent un chef d’œuvre de terreur sur la Terreur

(The Serpent's Egg) est un film allemand réalisé par Ingmar Bergman, sorti en 1977.

Le titre fait référence à une tirade de Brutus dans Jules César de Shakespeare:
And therefore think him as a serpent's egg / Which hatch'd, would, as his kind grow mischievous; / And kill him in the shell

Image

Dans l'Allemagne de 1923, l'antisémitisme, la misère et le chômage prennent de l'ampleur et Adolf Hitler prépare le coup d'état de Munich. Ancien artiste de cirque d'origine juive, Abel Rosenberg est interrogé par la police à propos du suicide de son frère. Très vite, il apprend que plusieurs de ses connaissances se sont étrangement suicidées d'une manière violente. Suspecté, Abel trouve de l'aide auprès de Manuella, la femme de son frère. Autour d'eux, le monde sombre dans la folie. Lorsque Manuella et Abel vont comprendre les véritables enjeux de ses morts mystérieuses, il sera trop tard...



Réalisation Ingmar Bergman
Scénario Ingmar Bergman
Acteurs principaux
David Carradine,
Liv Ullmann,
Heinz Bennent,
Gert Fröbe
Sociétés de production
Dino De Laurentiis et Horst Wendlandt

Pays d’origine Allemagne
Durée 120 minutes


L’œuf du Serpent est complètement nourri de visions de cauchemars. Dans ses meilleurs moments c’est un film d’Histoire assez unique dans sa réflexion sur les mécanismes mentaux de la terreur et le terrassement de l’être humain qu’elle laisse profiler. Dans ses décors le cinéaste préfère figurer l’Histoire dans sa dimension abstraite, la revisitant au travers des dédales de rues glauques et d’archives souterraines et labyrinthiques. Recyclant avec Sven Nykvist les imageries de l’expressionisme en les agrémentant d’une dimension poisseuse, il flirt au final plus souvent avec l’ambiance d’un Kafka, créant une vision de l’Allemagne de l’époque qui ne ressemble à aucune autre dans le 7ème art. Son obsession plus précise pour les esthétiques de la pellicule, sur le plan de la représentation du mental, offre avec Persona certaines de ses images les plus obsédantes et traumatisantes en la matière. Dans quel but ? Bergman semble vouloir nous montrer dans ce film deux choses : tour à tour l’apathie la plus extrême dans laquelle peut tomber une société, et parallèlement aussi comment le corps et le
mental humain peuvent-être repoussés au bout de leurs limites pour un sursaut sous le signe de la haine.

Image


Image



C’est de cette confrontation paradoxale que se nourrit un mal invisible à nos yeux, idéalisme radical né du désespoir. Sans ce travail inclusif faisant office d’expérience de cinéma sur le spectateur, le « discours » du film pourrait paraître une leçon de plus sur « la bête » dans l’Histoire, et somme tout un peu simpliste surtout via la métaphore du titre. Mais ce qui pousse à la réflexion et à la profondeur, c’est le ressenti produit via notre propre acceptation de ces images… ainsi que l’idée que les expériences à l’œuvre ici sont assez limitrophes avec un plaisir que pourrait ressentir l’auteur/cinéaste lui-même à pousser à bout ses acteurs ; voire son spectateur.

Image

Le savant fou précurseur des pires atrocités rationalistes du IIIème Reich fabrique ici un spectacle en images qui n’est pas loin d’être un abyme de ce qu’inflige le metteur en scène à ses personnages en mettant à nu leurs fonctionnements et poussant à bout le comportemental. On peut se sentir troublé si l’on se réfère en prime à une courte période de la vie de Bergman où lui-même fut séduit par ces idées du national-socialisme. Le film est-il pour lui le moyen de régler certains comptes avec sa culpabilité, des démons intimes ? Cette ambiguïté ici est d’autant plus forte que le film propose depuis son amorce une angoisse liée au regard impromptu et dérangeant, où chacun se traque de façon quasi pornographique et opaque avant que ne se révèle une caméra derrière le miroir, bruit de « moteur »… C’est comme si le metteur en scène dépouillait la puissance mais aussi l’ambiguïté de sa méthode, et d’une façon très directe. Dans ces instants, le film donne même parfois le sentiment d’évoquer aussi le statut de l’Allemagne de l’Est en 1977 et son système de surveillance de l’intime.
Image


chef d’œuvre de terreur sur la Terreur


Xaneaze Hors ligne


Avatar de l’utilisateur
 
Messages: 6896
Inscription: Mer 21 Sep 2011 14:32
Localisation: Chambéry

Messagede Xaneaze » Mar 28 Fév 2012 20:53

Je mets de coté ;)
"Un palmarès se construit sur la passion des autres, on dépend de l'anonymat et de la passion partagée d'une écurie...." Jacky Ickx


Dark Hors ligne


Avatar de l’utilisateur
 
Messages: 23536
Inscription: Mar 31 Mai 2011 22:30

Messagede Dark » Mar 28 Fév 2012 21:07

c'est exellent ....


SASOUKY74 Hors ligne


Avatar de l’utilisateur
 
Messages: 6462
Inscription: Sam 17 Sep 2011 22:44

Messagede SASOUKY74 » Mar 28 Fév 2012 21:58

Tu es vraiment dans le "gore" et le noir :lol:


Antoine Hors ligne


Avatar de l’utilisateur
 
Messages: 7339
Inscription: Sam 10 Déc 2011 14:51
Localisation: Provence Alpes Côte d'Azur

Messagede Antoine » Mar 28 Fév 2012 22:31

SASOUKY74 a écrit:
Tu es vraiment dans le "gore" et le noir :lol:

Je ne pense pas qu'il s'agisse de cela. Plutôt de voir l'homme tel qu'il est sans tomber dans ces excès justement. Le Cinéma comme le théâtre ne sont qu'un miroir.
Antoine. L'homme est la pièce rapportée de la Nature : il passe son temps à mesurer...


Dark Hors ligne


Avatar de l’utilisateur
 
Messages: 23536
Inscription: Mar 31 Mai 2011 22:30

Messagede Dark » Mar 28 Fév 2012 22:36

SASOUKY74 a écrit:
Tu es vraiment dans le "gore" et le noir :lol:



La réalité est bien plus gore

Et elle dépasse souvent la fiction

Ne t’arrête pas au 1 degré Sasa

Ce film est magnifique

La monté du nazisme et de l intolérance

l'entre 2 guerres

Dans le Berlin décadent, des années 20

Vue a travers le regard

D’un metteur en scène qui fait patrie du top 10 mondial

Je le rapproche aux films


Les Damnes de Visconti
Image

La nuit des longs couteaux

Image

Le tambour
Image

Image



A un degrés moindre bien sur au chef d’œuvre de Steven Spielberg,

La Liste de Schindler BOULVERSANT

Image

Image


Dark Hors ligne


Avatar de l’utilisateur
 
Messages: 23536
Inscription: Mar 31 Mai 2011 22:30

Messagede Dark » Mar 28 Fév 2012 22:43

Antoine a écrit:
SASOUKY74 a écrit:
Tu es vraiment dans le "gore" et le noir :lol:

Je ne pense pas qu'il s'agisse de cela. Plutôt de voir l'homme tel qu'il est sans tomber dans ces excès justement. Le Cinéma comme le théâtre ne sont qu'un miroir.



;)


Xaneaze Hors ligne


Avatar de l’utilisateur
 
Messages: 6896
Inscription: Mer 21 Sep 2011 14:32
Localisation: Chambéry

Messagede Xaneaze » Mar 28 Fév 2012 22:57

Je me dis et je me répète mais pour moi, l'Homme est foncièrement mauvais
"Un palmarès se construit sur la passion des autres, on dépend de l'anonymat et de la passion partagée d'une écurie...." Jacky Ickx


Dark Hors ligne


Avatar de l’utilisateur
 
Messages: 23536
Inscription: Mar 31 Mai 2011 22:30

Messagede Dark » Mar 28 Fév 2012 23:00

Xaneaze a écrit:
Je me dis et je me répète mais pour moi, l'Homme est foncièrement mauvais



qui releve le debat...... 8-)


Antoine Hors ligne


Avatar de l’utilisateur
 
Messages: 7339
Inscription: Sam 10 Déc 2011 14:51
Localisation: Provence Alpes Côte d'Azur

Messagede Antoine » Mar 28 Fév 2012 23:10

Dark a écrit:
Xaneaze a écrit:
Je me dis et je me répète mais pour moi, l'Homme est foncièrement mauvais



qui releve le debat...... 8-)

Juste un petit mot car je n'oublie que sur SMC on discute surtout miniatures et je vous avoue que je préfère causer Ferrari.
Pour ma part l'homme "est".
Sur du moyen terme je suis septique pour l'espèce. Je me qualifie volontiers de Joyeux Pessimiste.
Antoine. L'homme est la pièce rapportée de la Nature : il passe son temps à mesurer...


Dark Hors ligne


Avatar de l’utilisateur
 
Messages: 23536
Inscription: Mar 31 Mai 2011 22:30

Messagede Dark » Mar 28 Fév 2012 23:23

Un élément de réponse .... une BD géniale du maître... qui répond à Elvis
Non il n’est pas bon et les extraterrestres ... ne le trouvent pas à leur goût

Image

L’Homme est-il bon ? :
Un homme, une planète et des extra-terrestres monstrueux. L’action se passe sur la planète Vunes, une expédition humaine vient à explorer celle-ci. Un homme de l’expédition s’égare et il est bientôt rattrapé par les indigènes monstrueux de Vunes.
Peu de dialogues mais d’une intensité visuelle fabuleuse. Dans la préface de l’album, Moebius décrit cette courte histoire comme une étape importante dans l’évolution de son coup de crayon et qui préfigure Arzach. Il définit L’Homme est-il bon ? comme étant de l’écriture graphique grâce à l’ambiance dénuée de décors et au rendu visuel fort explicite. La signification du titre pourrait être appréhendée de différentes manières. Néanmoins, au terme de notre lecture de L’Homme est-il bon ? une seule reste de mise et elle est réellement marrante. J’ai parcouru plusieurs fois les 10 pages qui composent L’Homme est-il bon ? pour capter l’essence même de toutes les expressions naïves du personnage principal et de la morphologie burlesque des extra-extraterrestres. Ces derniers me font penser à des Trolls et leurs têtes m’ont bien fait sourire. Puis ce qui arrive au pseudo GI, qui possède une arme sur-vitaminée, m’a fait bien rire aussi ! En clair, on rigole bien à la lecture visuelle de L’Homme est-il bon ?; on rigole d’un rire jubilatoire et on est charmé par les couleurs ainsi que par le coup de crayon du sieur Moebius.



Retourner vers Cinéma

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 8 invités


cron